Man on the moon
Milos Forman (1999)
Fin des années 90 : Jim Carrey, n’est pas encore peintre. Il règne sans partage sur la comédie hollywoodienne surjouée. Fort du succès de The Truman Show, il décide de remettre son titre en jeu dans son premiers grand rôle « sérieux ».
Man on the Moon, c’est la rencontre de deux personnalités hors normes réunies par la singularité du cinéma dans une œuvre –et une relation- ambiguë et complexe. Un documentaire, 20 ans plus tard, se penchera d’ailleurs sur la performance d’acteur –à la limite du dédoublement de personnalité- de Jim Carrey. Docu que je chroniquerai peut-être un jour si j’en ai le temps.
Début des années 80 : le jeune comique Andy Kaufman décide de briser les règles établies du show-business pour se livrer à des canulars sans cesse plus audacieux.
Qui d’autre que Milos Forman, ce cinéaste de la subversion, pouvait raconter cette histoire ? Le réalisateur décédé en 2018 a toujours été la passerelle qui relie la contre-culture américaine à Hollywood. Andy Kaufman était un imposteur de génie capable de se créer des alter-égos insupportables, de « pitcher » des histoires démentes aux médias. Sa mort même sera l’objet de controverses. Kaufman a-t-il orchestré son propre trépas ? Ou, tel l’enfant qui criait au loup, a-t-il instillé le doute au point de faire de sa mort une légende urbaine ? A cette interrogation, le scénario oppose une candeur rafraîchissante, à chacun de choisir « son » explication.
Fin des années 2010 : La réalité dépasse la fiction et le show business a fini par phagocyter la politique en recrachant une génération d’hommes d’états menteurs pathologiques. Milos Forman est mort. Partout les empires s’effritent sous le néo-barbarisme des fakes news. La réalité même, ce consensus qui protège de la folie, semble menacée. Man on the moon apparaît alors pour ce qu’il était…
Un film précurseur.
Ca te plaira si : Tu as le gout des canulars complexes, tu aimes l’humour qui fait rire en étant pas drôle. Tu veux voir Jim Carrey dans un rôle « sérieux ».
Ca te plaira pas si : Jim Carrey te saoule et la perspective de la voir cabotiner pendant deux plombes te révulse.