Uncategorized

Le problème à trois corps

Liu Cixin (2006) 

Laissée orpheline par la révolution culturelle, l’astrophysicienne et dissidente écologiste Ye Wenjie intègre dans les années 60 un programme chinois de communication avec la vie extraterrestre similaire au projet Seti. Les « trisolariens » finissent par répondre à l’appel. Mais leurs intentions sont hostiles, et les derniers jours de l’humanité comptés.

La terre, de nos jours ou presque : Alors que la flotte trisolarienne approche lentement dans le vide de l’espace, les plus brillants scientifiques sont frappés d’un mal étrange. Les extraterrestres essaient-ils de freiner l’avancée technologique des humains ? La réponse viendra peut-être d’un étrange jeu en ligne, où il est question de trois soleils…

Ce n’est pas donné à n’importe quel auteur de SF d’avoir Barack Obama comme lecteur et fan.  A fortiori encore plus si l’auteur en question est un ingénieur Chinois du Shanxi. Comme toutes les œuvres traduites de la langue de Confucius, le style du « Problème à trois corps » est parfois rugueux, voire austère. Mais c’est par les idées développées –brillantes et à contretemps des figures imposées de la SF Occidentale- que le roman innove.

En effet, l’œuvre illustre une réponse à l’énigme du « Paradoxe de Fermi », à savoir l’apparente inadéquation entre l’immensité de l’univers et l’absence apparente de vie intelligente. Pour Liu, l’espace est une foret sombre, et le danger guette l’imprudent qui commettrait l’erreur de se manifester aux tigres qui rodent dans les ténèbres.

En toile de fonds, l’ascension de la Chine comme puissance internationale accompagne une timide critique de la révolution culturelle et –pour ceux qui savent lire entre les lignes- de la toute-puissance du parti. Le problème a trois corps ne cède jamais à la tentation « d’internationaliser » trop son récit, et les extraterrestres ressemblent à la version chinoise de ces martiens « rouges » qui sublimaient le Maccarthysme de la guerre froide.Et si ces extraterrestres cruels et suravancés n’étaient pas tout simplement dans l’imaginaire chinois … des américains ?

Ça te plaira si : Tu aimes les livres de science-fiction « Hégéliens » sur plusieurs générations à la Asimov (genre Fondation). La culture et l’histoire chinoise t’intéressent.

Ça ne te plaira pas si : Tu penses que la SF ce sont des femmes en combinaison spatiales courtes, des aliens en slip avec des arbalètes et des gens tous blanc et homme sauf un noir (qui est aussi un traitre) et une femme (qui est une princesse).

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *