James Holden – The Animal Spirits 2017
Pas facile de trouver un nouvel album électro qui me plaise. J’ai passé des heures à m’infliger de la house sans tripes, du SoundCloud sans talent, et des heures de clap-clap tiédasse. Aussi insipide que le hip-hop mainstream, l’électro a perdu un peu de son âme quelque part dans un hangar en 1998.
Je me suis donc tourné vers l’expérimental, le bizarre, l’insolite, le terminus des insatisfaits musicaux. Je voulais un album avec un animal-esprit, un peu comme mon blog a son Fennec.
Je connaissais déjà James Holden pour son album-manifeste de minimale Idiots are winning (les crétins sont en train de l’emporter), que je critiquerai sans doute un jour ici.
Mais l’artiste ne s’est pas reposé sur ses lauriers. Exit la machine qui pleure et le synthé déviant de Idiots, et exit aussi le minimalisme. Voici venu le… « post-minimalisme ».
Ici, le sampleur est un instrument comme un autre, entre le saxophone jazz, le chant de gorge des moines tibétains, la guitare ou la basse. La seule constante est l’usage d’une nappe centrale distordue mais récurrente, qui induit cette sensation de « voyage statique », si propre à James Holden et, plus généralement, aux gens sous anesthésiants hippiques.
L’œuvre emprunte à l’imaginaire nomade et chamanique, avec une touche de rock psychédélique vintage. Des morceaux comme Animaux-esprit et Incantations pour objets inertes nous parlent de tout ce qui vibre dans l’univers, et de la grammaire pour lui parler : la musique.
C’est un album difficile et exigeant, qui demande une bonne heure d’écoute active, l’esprit au calme. Mais pour ceux qui en sont capables, le voyage est merveilleux.
Ça te plaira si :
– Tu écoutes de la musique pour faire la BO du film dans ta tête.
– Tu cherches quelque chose à écouter en lisant Carlos Castaneda.
Ça ne te plaira pas si :
-Tu souffres de troubles de l’attention qui t’empêchent de te concentrer sur une track plus de 2 minutes.
– Tu es la meuf relou qui me saoule en soirée pour passer Despacito